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Que sont les acouphènes ?

Il s'agit de la perception d'un son en l'absence de stimulus acoustique.

L'acouphène est une expérience subjective du patient.

 

Le cerveau est le centre informatique de réception et de gestion d’informations. Il reçoit des messages électriques de tous les éléments du corps, dont l’oreille interne. L’onde sonore, devenue vibration mécanique au sein de l’oreille moyenne grâce au tympan et à la chaine des osselets, est transformée par la cochlée en signal électrique transmis au cerveau.

 

Ce dernier va analyser, catégoriser et intégrer ces informations qui vont déclencher, selon les cas, des réactions d’alerte, de peur, d’intérêt ou de plaisir.

 

Si l’audition est normale, les neurones de l’aire auditive sont « normalement » désynchronisés. En cas de déficit auditif, ces mêmes neurones sont synchronisés, ce qui génère alors les acouphènes.

 

L’éducation thérapeutique du patient a comme avantage de lui faire comprendre certains mécanismes de compensation du système auditif. Suite à un traumatisme sonore, certaines structures ou zones du système auditif fonctionnent moins bien.

 

Votre cerveau, ne recevant plus assez d’informations, va modifier le fonctionnement des relais intermédiaires entre l’oreille et le cerveau pour essayer de compenser.

 

En augmentant le fonctionnement de ces relais intermédiaires, dans certains cas, cela provoque l’émergence d’un bruit de fond (votre acouphène) parfois accompagné d’une augmentation de la sensibilité au bruit (hyperacousie).

 

Il faut rappeler que dans ce cas, l’utilisation de protections auditives en continu n’est pas la solution, et que l’isolement sonore ne fera que renforcer le symptôme. Il est plutôt conseillé d’utiliser des filtres fréquentiels avec embout ou casque ouverts.

 

On peut dire que l’acouphène est l’équivalent d’une douleur, qu’il est une perception auditive fantôme. C’est le cerveau qui génère l’acouphène.

 

Pour cette raison, ce n’est pas seulement l’oreille qu’il faut traiter, mais surtout le cerveau. Il faut d’emblée insister sur l’explication de ce mécanisme, qui justifiera le traitement médical, et réaffirmer que les acouphènes ne viennent ni de troubles vasculaires, ni des vertèbres cervicales, ni de troubles de l’articulé dentaire, étiologies souvent invoquées à tort.

 

Le traitement proposé a pour but de reprogrammer ce phénomène pour ne plus « écouter » l’acouphène. 

Le traitement des acouphènes comporte quatre volets :

- Des traitements médicaux, qui ont largement fait leurs preuves dans des douleurs neuropathiques et dans des pathologies liées à une hyperactivité neuronale. Ce sont les antiépileptiques, qui sont prescrits ici à doses minimes, sur une durée n’excédant pas habituellement six mois et avec toutes les précautions d’usage.

 

- Les aides auditives : au vu des résultats du bilan audiométrique (audiométrie tonale avec hautes fréquences et audiométrie vocale), si la perte auditive est validée, nous prescrirons une aide auditive avec, si nécessaire, une transposition fréquentielle.

 

- Les thérapies sonores : qu’il y ait ou pas surdité, et si l’acouphène est vécu comme gênant (EVA > 5), nous y associerons un générateur de bruits colorés. Le logiciel que nous utiliserons (Coopacou) sera capable de produire pour chaque patient un bruit personnalisé qui sera fonction de l’intensité et de la fréquence de son acouphène. Il sera composé de bruits colorés avec des bandes de fréquence proches de son acouphène (sans toutefois le masquer) et sera remis individuellement par l’audioprothésiste au patient qui pourra le charger sur son ordinateur, son Smartphone ou sa tablette, et qu’il écoutera quelques heures par jour en utilisant un casque ouvert.

 

- La composante émotionnelle. Une évaluation psychologique peut être demandée par le médecin ORL, qui se guidera sur ses conclusions pour aiguiller le patient vers d’autres accompagnements (suivi psychologique, sophrologique, orthophonique, auto-hypnose, auriculothérapie….).

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